Depuis plusieurs années, des projets collectifs de recherche (PCR) résolument interdisciplinaires ont développé une base de données descriptive des principaux silex marqueurs associés à leurs gîtes primaires et secondaires dans le sud et le centre de la France. L'existence d'objectifs communs à la communauté des archéologues permet d'envisager une valorisation des données collectées en adoptant des pratiques coordonnées aux différentes étapes du cycle de vie de la donnée, de sa collecte à sa publication. Ainsi, pour ce qui est de la collecte et de la gestion des données, les informations rassemblées proviennent d'une fiche de prospection décrivant la formation à silex et d'une base de données scindée en différentes grilles d'observation constituant la carte d'identité complète de chaque type de silex. Par ailleurs, des couches géoréférencées sur les formations à silex ont été numérisées avec ArcGIS et QGis sur la base d'un protocole harmonisé en s'appuyant sur plusieurs couches du WebMapService (WMS) Infoterre du BRGM. Aujourd'hui, le partage de ces données, qui deviennent progressivement des référentiels sur les géoressources, est rendu possible grâce à la plateforme ArcGisOnLine (AGOL). En outre, des applications sur smartphones et tablettes permettent de compléter les conditions d'accès et de modification des données sur le terrain, en mode synchrone ou asynchrone selon les besoins et les possibilités d'accès à l'Internet mobile.
Chaque jeu de données primaires partagé peut bénéficier d'une diffusion contrôlée par la publication de data papers, aboutissement des différentes étapes d'une chaîne intégrée de publication contrôlée (qualité). La mise en place de cette chaîne, ainsi que l'élaboration d'un modèle de data paper assurant la qualification, les conditions de réutilisation et la traçabilité des jeux de données primaires, s'inscrivent au sein d'une plateforme de publication des données de l'archéologie, en cours de déploiement, qui adopte les principes FAIR (Findable, Accessible, Interoperable, Reusable) pour la gestion et le partage des données.
La dimension spatiale des différentes données sur les silex, regroupées sur cette plateforme, permet d'enrichir les raisonnements sur les rapports entre géoressources siliceuses et paléoenvironnements au cours de la Préhistoire. Des hypothèses sur l'itinéraire parcouru par le silex avant sa collecte par l'homme préhistorique peuvent être émises, alimentant des études paléogéographiques renouvelées, en particulier sur l'organisation des sociétés préhistoriques, leur gestion de l'espace et leur rapport aux territoires.