Faute de représentation dans le monde funéraire, dans les sources écrites et iconographiques, la perception des artisans à la fin du premier âge du Fer (7e-5e siècle avant J.-C) repose d'abord sur l'étude de leurs productions : en tenant compte de leur diversité et des degrés de savoir-faire mis en œuvre pour leurs réalisations. Puis l'étude des structures de production, c'est-à-dire des ateliers comme lieu de travail, des déchets artisanaux et des panoplies d'outillage, qui permet de qualifier leurs activités et d'illustrer l'organisation de leur travail et de leur vie quotidienne.
Depuis les années 2000, le renouvellement des problématiques et des données disponibles sur le sujet ont permis des avancées significatives sur la perception du rôle des artisans dans la société, à un moment où un phénomène de complexification sociale est notable, visible entre autres par une réoccupation des sites de hauteur et de leurs faubourgs et la réapparition des tombes sous tumulus. Du point de vue technique, ce phénomène s'accompagne aussi du développement de la métallurgie du fer sur les habitats, qui assurément a permis des améliorations notables à l'échelle des structures artisanales.
Dans ce contexte du Hallstatt centre-occidental (Allemagne, Suisse, France de l'Est), nous souhaitons montrer comment l'étude interdisciplinaire de certaines productions (témoins de la vie quotidienne ou objets plus prestigieux), associée à celle des vestiges d'ateliers, concoure à nous révéler une grande créativité des artisans, leur grande maîtrise des techniques, et leur volonté d'optimiser leur travail au fil du temps.