Dans les milieux de marges arides, l'histoire des populations et de leurs territoires est étroitement liée à l'eau, à sa disponibilité et à son contrôle. Au Sultanat d'Oman, les fluctuations climatiques pléistocènes et holocènes sont caractérisées par une forte variabilité pluviométrique, notamment contrôlée par la remontée vers le nord de la zone de convergence intertropicale et des pluies de mousson. Durant les périodes préhistoriques, les phases humides étendent le territoire des groupes d'hommes et rendent accessibles des secteurs aujourd'hui complètement dévégétalisés appartenant au « quart vide ». Inversement les périodes arides sont des phases de replis vers des zones refuges, principalement littorales. La structuration de ces zones refuges à la fin Néolithique s'accompagne du développement du pastoralisme et d'une emprise territoriale croissante, notamment autour des zones naturellement plus « humides ». Ces territoires restreints se renforcent à l'âge du Bronze, période à laquelle s'amorcent progressivement les conditions arides actuelles. Ils sont aménagés par des sociétés de plus en plus sédentaires et agricoles, à l'origine des premières oasis, qui achèveront leur formation à l'âge du Fer avec le développement du falaj. La région archéologique d'Adam, située au sud des Montagnes Hajar et aux portes du désert du Rub al Khali, présente des vestiges archéologiques allant du Paléolithique Inférieur à l'âge du Fer. L'étude de la distribution des sites archéologiques et de leur contenu, associée à des reconstitutions hydro-climatiques et à des analyses de potentiels agronomiques à l'échelle de la région ont permis de reconstituer les modes d'occupation de ce secteur sur le temps long et d'appréhender les réponses et les stratégies adoptées par les groupes d'hommes face aux variations climatiques et à la réduction des écoulements de surface.