Résumé en français
Au cours des deux millénaires avant notre ère, des Indiens canoeros (en canot) vinrent à de nombreuses reprises sur un minuscule ilôt situé au milieu du détroit de Magellan pour chasser des mammifères marins, des cormorans, des Procellariiformes (petits et grands), et pêcher des morues. La fouille d'un campement par la Mission archéologique française de Patagonie a permis d'émettre un certain nombre d'hypothèses sur les techniques de capture et d'exploitation de ces espèces grâce à l'observation croisée de l'équipement (lithique et osseux) et des restes animaux consommés retrouvés dans le site.
S'il est clair que les harpons et les grandes pointes bifaciales sont associés à des armes d'hast destinées à la chasse, notamment aux grands mammifères, et éventuellement (pour les secondes) à des outils, le rôle d'autres artefacts comme les pointes en os d'oiseau ou les pièces biseautées est plus délicat à interpréter.
Par ailleurs, la représentation des parties squelettiques des animaux et les traces d'exploitation enregistrées sur les os nous renseigne sur le traitement des proies. Dans certains cas, ces marques sont des traces de boucherie qui relèvent clairement de l'alimentation ; dans d'autres, elles correspondent à l'exploitation technique des os, des dents ou de la peau des animaux capturés.
English Abstract
During the last two millennia BC, Canoeros Indians frequently occupied a tiny island located in the middle of the Strait of Magellan for hunting marine mammals, cormorants, Procellariiformes (small and large), and fishing cod. The cross analysis of the lithic and osseous equipment with consumed animal remains from the recent excavation of one campsite by the French Archaeological Project in Patagonia made possible a number of hypothesis about the techniques of capture and exploitation of these species.
It is clear that harpoons and large bifacial points are related to hunting gear, especially for large mammals, and possibly lithic points may have been domestic tools. The function of other artifacts such as birds bone points or beveled tools is more difficult to interpret.
Moreover, the ratio of faunal skeletal parts and cut marks on these bones provide information about prey processing. In some cases, these cut marks are from butchery which clearly fall within consumption activities, while others are related to the technical processing of bones, teeth or skin for artefact manufacturing.
Résumé en français
Au cours des deux millénaires avant notre ère, des Indiens canoeros (en canot) vinrent à de nombreuses reprises sur un minuscule ilôt situé au milieu du détroit de Magellan pour chasser des mammifères marins, des cormorans, des Procellariiformes (petits et grands), et pêcher des morues. La fouille d'un campement par la Mission archéologique française de Patagonie a permis d'émettre un certain nombre d'hypothèses sur les techniques de capture et d'exploitation de ces espèces grâce à l'observation croisée de l'équipement (lithique et osseux) et des restes animaux consommés retrouvés dans le site.
S'il est clair que les harpons et les grandes pointes bifaciales sont associés à des armes d'hast destinées à la chasse, notamment aux grands mammifères, et éventuellement (pour les secondes) à des outils, le rôle d'autres artefacts comme les pointes en os d'oiseau ou les pièces biseautées est plus délicat à interpréter.
Par ailleurs, la représentation des parties squelettiques des animaux et les traces d'exploitation enregistrées sur les os nous renseigne sur le traitement des proies. Dans certains cas, ces marques sont des traces de boucherie qui relèvent clairement de l'alimentation ; dans d'autres, elles correspondent à l'exploitation technique des os, des dents ou de la peau des animaux capturés.
Resumen en castellano
Hace 2 mil años antes de Cristo, los indígenas canoeros visitaron en varias ocasiones una pequeña isla en medio del estrecho de Magallanes, para cazar mamíferos marinos, cormoranes, Procelariiformes grandes y pequeños, y para pescar brótula. La excavación de un campamento por la Misión Arqueológica Francesa en Patagonia permitió realizar una serie de hipótesis sobre las técnicas de captura y explotación de estas especies, gracias a la observación cruzada de las tecnologías (lítico y óseo) y de los restos de fauna encontrados en el sitio.
Si bien es claro que los arpones y las grandes puntas bifaciales están asociados con armas de caza (especialmente de los grandes mamíferos), y posiblemente para las puntas con herramientas, el papel de otros artefactos como las puntas óseas de aves o las piezas biseladas son más difíciles de interpretar.
Además, la representación de las partes esqueléticas de los animales y las evidencias de explotación registradas en los huesos, nos informan sobre el tratamiento de las presas. En algunos casos, estas marcas son huellas de carnicería claramente relacionadas a la alimentación; en otros, corresponden a la explotación de los huesos, dientes o piel de los animales capturados para su uso técnico.