Fouillée de 1952 à 1954, la séquence d'El Hamel (Algérie) constitue aujourd'hui encore une référence importante pour l'étude du peuplement de l'Afrique du Nord à la fin du Pléistocène et au début de l'Holocène. Le site a en effet livré plusieurs occupations successives identifiées par Jacques Tixier comme ibéromaurusienne, intermédiaire et néolithique. La position méridionale du gisement, la richesse des séries lithiques qu'il a livrées, mais aussi le soin accordé à la fouille et au prélèvement des vestiges, font que ce site livre une documentation de premier plan en regard des problématiques développées ces dernières années dans le Maghreb.
Les auteurs proposent une relecture des documents provenant des trois horizons successifs, dans une perspective techno-économique, en croisant l'analyse technologique des restes de taille et des outillages avec une première caractérisation pétro-archéologique des matériaux.
Les résultats de cette étude contribuent à une meilleure définition de l'Ibéromaurusien et de son évolution. Ils concourent aux débats relatifs à la phylogénie de ces industries en regard des grands complexes culturels africains et méditerranéens datés du Tardiglaciaire et des débuts de l'Holocène.