Si l'approche technologique est désormais incontournable pour caractériser les céramiques néolithiques, celle-ci gagne à être confrontée aux approches typologiques plus classiques pour finalement tenter une caractérisation systémique de ces productions. Plusieurs sites du sud de la France, datés du Néolithique ancien au Néolithique final, ont fait l'objet ces dernières années d'études détaillées de leurs assemblages céramiques : le Mas de Vignoles (Nîmes, Gard), Camprafaud (Saint-Pons-de-Thomières, Hérault), le Taï (Remoulins, Gard) et la grotte de la Chauve-Souris (Donzère, Drôme). Un travail principalement fondé sur la gestion des matières premières (nature et origine), sur le traitement des terres argileuses (ajout de dégraissants notamment) et sur les caractères morpho-stylistiques des assemblages permet d'aborder la fonction des sites (habitat pérenne, site-étape, lieu de production,...), leur statut (simple habitat, site d'agrégation, lieu de rassemblement), l'organisation de la production (production domestique, spécialisée et valeur de la production,...) et la structure sociale des groupes consommateurs et/ou producteurs de cet artisanat.
Claire Manen, Jessie Cauliez, Fabien Convertini, Joël Vital