Dans le sud de l'Aquitaine, deux séquences datées du Magdalénien supérieur sont en cours de fouilles ; il s'agit de la grotte de Bourrouilla et de l'abri du Grand Pastou, distants l'un de l'autre de 9 km à vol d'oiseau.
La stratigraphie à haute résolution – tant du point de vue des assemblages archéologiques que de celui du remplissage sédimentaire – permet de percevoir l'évolution interne des équipements lithiques et osseux liés aux diverses activités pratiquées dans et en dehors de l'habitat, notamment la chasse et la pêche. La composition de la parure et, surtout, celle de l'art mobilier, traduisent aussi un changement dans les systèmes d'expression symbolique. Dans le registre iconographique, le naturalisme du Magdalénien moyen s'efface ainsi au profit d'un traitement figuratif stylistiquement différent et d'une modification des codes de représentation des motifs géométriques. L'analyse de l'exploitation des ressources alimentaires, parmi lesquelles la place du cerf et des poissons s'accroît notablement, documente les stratégies d'acquisition du gibier selon les saisons.
Les données recueillies éclairent ainsi les comportements humains développés dans la région, pour faire face aux nouvelles conditions environnementales qui interviennent au Tardiglaciaire. Toutefois, les différences perceptibles entre les deux archéo-séquences illustrent peut-être des variations saisonnières ou des décalages chronologiques. Elles incitent à s'interroger sur la mobilité des groupes magdaléniens au sein des territoires régionaux et peuvent également être confrontées aux productions matérielles contemporaines étudiées à plus large échelle, notamment dans les Cantabres, afin de tester les modèles adaptatifs proposés pour la fin du Magdalénien dans le sud-ouest de la France et le nord-ouest de l'Espagne.